Les échanges de tirs entre les deux Corées survenus mardi 23 novembre en mer Jaune, sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, n'ont pas tardé à faire réagir les grandes puissances mondiales, qui ont fait part de leur vive inquiétude mardi. L'Union européenne, la Russie et les Etats-Unis ont fermement condamné le bombardement de l'île, dont ils attribuent la seule responsabilité à Pyongyang, qui s'en défend.
"Plus tôt aujourd'hui, la Corée du Nord a attaqué à l'artillerie l'île de Yeonpyeong, en Corée du Sud", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, dans un communiqué. "Les Etats-Unis condamnent fermement cette attaque et appellent la Corée du Nord à cesser son action belligérante et à respecter pleinement les termes de l'accord d'armistice", a-t-il dit, en soulignant que Washington était "en contact étroit et continu" avec Séoul.
Il a ajouté que les Etats-Unis s'engagaient à "défendre leur allié, la République de Corée", et souhaitaient "le maintien de la paix et la stabilité régionale". L'heure matinale du communiqué de la Maison Blanche – 4 h 30 (10 h 30 à Paris), soit quelques heures après l'attaque – souligne la préoccupation de Washington après cet incident, parmi les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953).
La Russie a mis en garde les deux Corées contre une escalade et condamné les tirs d'obus nord-coréens, dont les auteurs portent une "énorme responsabilité". "Il est nécessaire de faire cesser immédiatement tous les tirs. Un danger colossal doit être dissipé. Les tensions vont croissant dans la région", a déclaré à la presse le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov.
Par la voix de sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton, l'Union européenne a condamné fermement le bombardement, Londres évoquant une attaque "unilatérale" et l'Allemagne faisant part de son inquiétude après une "nouvelle provocation nord-coréenne". "Je suis très inquiet des tirs d'artillerie nord-coréens contre la Corée du Sud. Cette nouvelle provocation militaire met en danger la paix dans la région", a déclaré le ministre des affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle. "J'espère un comportement sensé de toutes les parties (...) et je salue les efforts du président sud-coréen Lee pour éviter que la situation ne s'aggrave pas", a-t-il ajouté.
Au Japon, le premier ministre a réuni son cabinet en urgence. "J'ai ordonné [aux ministres] de faire des préparatifs afin de nous permettre de réagir fermement à toute éventualité", a indiqué Naoto Kan à l'issue de cette réunion. "Je leur ai ordonné de faire tout leur possible pour rassembler des informations", a-t-il ajouté.
Unique allié économique et diplomatique de la Corée du Nord, dont le dirigeant Kim Jong-il s'est rendu deux fois en Chine depuis le début de l'année, Pékin a pour sa part exhorté les deux parties à "faire davantage pour contribuer à la paix", et jugé impératif de renouer les négociations à six sur le démantèlement du programme nucléaire militaire de Pyongyang.
Sur LeMonde.fr