11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 18:32

Après la démission de six ministres, le gouvernement a adopté les nouvelles mesures réclamées par la zone euro. Le Parlement doit examiner le texte dimanche soir alors que la pression de la rue augmente.

Les Grecs sont en colère. Plus rien ne les arrête. Armés de banderoles, de haut-parleurs et de drapeaux, des milliers de Grecs se sont rassemblés vendredi place Syntagma, face au Parlement. Fini le temps des quolibets moqueurs, des étudiants aux retraités, tous vocifèrent:«kleftes, kleftes!» (voleurs, voleurs!). Ils menacent directement leurs députés, appelés à se prononcer, dimanche, sur l'adoption des nouvelles mesures d'austérité exigées par les créanciers du pays.

Sous pression de la rue et des partis, les ministres du gouvernement Papademos ont donné leur démission les uns après les autres, vendredi. Après le départ de Giannis Koutsoukos, le vice-ministre du Travail, qui considère que le plan de rigueur est «insoutenable pour les travailleurs», les partis politiques sont en ébullition. Le leader du LAOS, parti d'extrême droite (16 députés sur 300), a retiré son soutien à la coalition nationale. Ses quatre ministres, dont le ministre de la Défense, ont immédiatement démissionné du gouvernement. Le chef du gouvernement tentait en vain de les retenir.

Le gouvernement, réduit après cette vague de démissions, a tenu bon. Il a adopté les mesures supplémentaires demandés par les ministres de la zone euro, vendredi tard dans la soirée. «Il y a eu une approbation unanime» de l'accord , a indiqué le bureau du Premier ministre. selon l'agence de presse Athens News Agency (ANA), le texte a été transmis aux députés. Les chefs des partis du gouvernement de coalition ont appelé samedi leurs troupes à adopter les réformes.

Au lieu d'une simple formalité, le vote au Parlement est plus incertain que jamais. Le déblocage des 130 milliards d'euros par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en dépend pourtant. Mais c'est justement là que le bât blesse. «Ils ne peuvent pas voter notre mort. Sauver la Grèce pour tuer les Grecs avec des salaires de misère!»,scande Katerina, une fonctionnaire de 55 ans, avant d'appeler à la résistance. «Ces politiciens sont responsables de la dette, pas nous. C'est du chantage, on nous manipule. Ils sont à mettre dans le même sac que la troïka!», renchérit-elle.

La police menace le FMI

Dans cette atmosphère très tendue, les représentants de l'UE et du FMI sont devenus la cible privilégiée des manifestants, mais aussi celle de la police. Le syndicat des policiers grecs a lancé un mandat d'arrêt contre la troïka pour motif de «destruction de la cohésion sociale».

Babis Papadimitriou, analyste politique, réfute les rumeurs d'un coup d'État colportées par certains diplomates occidentaux en poste à Athènes, tout en reconnaissant une crise du système. «Le problème politique en Grèce est plombé par deux aspects. D'abord les politiques réalisent que cette fois-ci, ils devront véritablement appliquer les réformes, ensuite dépendants des prochaines élections législatives prévues avant l'été, ils ne veulent pas endosser le coût politique de la rigueur», explique-t-il. Aujourd'hui les partis conservateur et socialiste réunissent leurs comités de direction pour décider de leur position pour le vote de dimanche. Tous les syndicats du pays et les Indignés appellent à un rassemblement au moment du vote, ce même jour.Les capitales européennes sont inquiètes. Leur ultimatum lancé à l'Eurogroupe de jeudi soir a plongé la Grèce dans un chaos à l'issue incertaine.«Laisser la Grèce dans une situation de défaut aurait des conséquences incalculables», a mis en garde Angela Merkel, jeudi, devant les députés du Bundestag, appelés à voter sur le second plan de sauvetage de la Grèce le 27 février.

 

Sur LeFigaro.fr Economie ainsi que le commentaire suivant :

 

Dette Indigne de Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné, éditions Jean-Claude Gawsewitch : qui sont les coupables ? Quelles sont les solutions ?

« Euro-obligations », « règle d'or », « gouvernance européenne », « fédéralisme budgétaire »... la crise de la dette qui ébranle la France et l'Europe donne lieu à une inflation sans précédent de termes économico-financiers dans les médias et dans les discours des dirigeants politiques.
Pour les citoyens, ce vocabulaire, souvent obscur, dissimule une seule et même réalité : un gigantesque mouvement de transfert des dettes privées (en particulier celles des banques) vers les dettes publiques pour essayer de faire payer la facture de la crise aux peuples européens, aux Grecs, aux Irlandais, aux portugais, aux Espagnols, aux Italiens mais aussi à l'immense majorité des habitants de notre pays.

Comment en est-on arrivé à une telle situation ? Sur quoi repose la dette publique ? Quel est le lien entre la dette et les déficits publics ? Qui sont les créanciers des Etats ? Des petits porteurs, des banques, des compagnies d'assurances, des fonds spéculatifs ? Pourquoi les agences de notation font-elles trembler les gouvernements ? Faut-il à tout prix « rassurer les marchés financiers » ? Nos enfants supporteront-ils le poids de cette dette sur « leurs frêles épaules » ? D'autres solutions sont-elles possibles ?

En 10 questions et 10 réponses, les auteurs analysent de manière didactique les mots et les maux de la crise actuelle, décryptent ses causes et ses enjeux et proposent des solutions.

Non ! Les conceptions du FMI, des banquiers, des responsables européens et de Nicolas Sarkozy ne sont pas une fatalité.

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