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Jean-Louis Borloo a reconnu mardi que 4.000 stations-service étaient "en attente d'approvisionnement" en carburant. Même s'il n'y a officiellement toujours pas de pénurie en France, le gouvernement semble être passé à l'action pour éviter que toutes les stations ne soient à sec.
Vers 17h30, une réunion de crise a débuté à l'Elysée. Y participent François Fillon, Brice Hortefeux, Eric Woerth, Jean-Louis Borloo, Henri de Raincourt et Luc Chatel.
Jusqu'alors, c'est une cellule interministérielle de crise qui gérait la situation. Depuis lundi soir, les directeurs de cabinet des ministères de l’Intérieur, de l’Economie, de la Santé et de l’Ecologie ont installé un QG de crise, place Beauvau. Dans cette salle, logée dans les sous-sols du ministère de l’Intérieur, ils voient remonter, 24 heures sur 24, toutes les informations sur la situation des stations-service françaises.
Fillon et Sarkozy en première ligne
François Fillon a indiqué en début d'après-midi aux députés UMP que le gouvernement avait décidé de mettre en place "un plan d'acheminement des carburants" pour ravitailler les stations-service. Le Premier ministre a cependant précisé qu'il faudrait "quatre à cinq jours avant que la situation redevienne normale".
"Je tiendrai dès mon retour à Paris une réunion pour débloquer un certain nombre de situations, parce qu'il y a des gens qui veulent travailler et qui ne doivent pas être privés d'essence", avait prévenu, quelques heures plus tôt, Nicolas Sarkozy.
Un "plan d'acheminement" des carburants
Premier axe de ce "plan d'acheminement" : les distributeurs se sont engagés à mutualiser les stocks d'essence pour approvisionner progressivement l'ensemble des stations-service.
Second volet : le nombre de camions en circulation va être sensiblement augmenté pour faciliter le transport du carburant entre les dépôts pétroliers et les stations-service. Des poids-lourds pourraient être appelés en renfort à l'étranger.
De son côté, l'exécutif veillera à ce que les dépôts pétroliers restent en "libre-accès", selon les termes utilisés par Matignon. Conséquence directe : le déblocage par les CRS du dépôt pétrolier de Bassens, en Gironde, mardi après-midi. Une vingtaine de dépôts pétroliers restent cependant bloqués en France, selon le décompte donné par Jean-Louis Borloo.
Le plan hydrocarbures pourrait être déclenché
En dernier recours, les autorités peuvent demander à ce que soit déclenché le "plan hydrocarbures", un plan d’urgence, grâce auquel le gouvernement peut contraindre les pétroliers à approvisionner certaines zones, certaines pompes et mieux contrôler, ainsi, le maillage du territoire.