23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 13:30

LaVoixduNord

 

On le sait, Renault fabrique environ 23 % de ses véhicules en France, contre 37 % pour son concurrent PSA. À l'heure du « produire en France », l'emblématique marque au losange joue-t-elle les mauvais élèves ? Faux, proclame Carlos Tavares. Le directeur général de Renault défend la stratégie du groupe, extrêmement présent dans notre région.

 

L'inauguration il y a un mois par Renault de sa nouvelle usine marocaine de Tanger avait relancé la polémique. En y produisant son Dacia Lodgy, futur monospace low cost, direct concurrent de notre Renault Scenic douaisien, Renault se faisait-il le chevalier noir de la désindustrialisation, stigmatisée en cette période pré-électorale ?

À l'époque, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, s'était empressé de faire de la pédagogie : « Tanger permet le développement de la gamme low cost, mais ne se substitue à rien d'existant. »

MCA en fer de lance

« Quand on voit le succès de notre pays dans l'aéronautique, le TGV, je m'attendais à ce que la France nous encourage à devenir un champion du monde de l'automobile. À la place on nous a critiqués en nous demandant de produire plus en France », s'interroge aujourd'hui Carlos Tavares, directeur général de Renault, rencontrant dernièrement les journalistes de la presse régionale.

« Une entreprise se doit d'assurer sa pérennité. Pour cela, elle doit faire des profits. » Cette rentabilité, Renault l'obtient dans des sites comme Tanger ou en Roumanie, avec la Dacia ou bien encore en produisant sur place (comme bientôt en Chine) pour les marchés locaux.

« Cela nous permet de maintenir l'entreprise à flot, alors que le marché européen a chuté de 18 %. Et cela nous évite les plans sociaux constatés chez nos concurrents. L'argent que l'on gagne à l'extérieur est aussi réinvesti en France. » Et Carlos Tavares de rappeler que Renault, entre 2010 et 2013, investit 5,7 milliards d'euros dans ses sites industriels, dont 40 % en France. Ce sont ainsi 420 millions qui sont injectés dans l'usine de Douai (194 200 Mégane et Scenic produits en 2010), qui doit produire à partir de 2014 les futures générations de Renault Espace et Laguna.

« Le haut de gamme peut être rentable, à condition que cela soit bien fait. Douai doit être dans le haut du panier des usines européennes en qualité, coût de fabrication et respect des délais. » Carlos Tavares reconnaît que le partenariat avec Daimler enclenché à Maubeuge chez MCA accélère les critères d'amélioration de la qualité.

MCA Maubeuge, toujours, qui est devenu le fer de lance européen de Renault pour le véhicule électrique avec le Kangoo ZE. En 2011, 146 921 voitures ont été produites à Maubeuge, dont 2 468 modèles électriques. L'ambition est d'atteindre 15 000 véhicules par an.

MCA, enfin, où le partenariat avec Daimler doit aboutir avant la fin de l'année à la production du Citan, petit utilitaire mi-Kangoo mi-Mercedes.

En 2011, Renault a vu sa production française d'utilitaires légers bondir de 25 % (201 457 véhicules), alors que les voitures particulières chutaient de 6,4 % (444 862, tous modèles confondus). En parallèle, la production à l'étranger progressait, elle, de 4 %.

Produire en France, d'accord. Mais c'est bien ailleurs que Renault a choisi d'accélérer sa croissance. •

 

PAR JEAN-MARC PETIT

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 09:44

Extrait du Monde.fr

 

(...) Le plan comprend d'une part un volet d'aide publique, des prêts pour l'essentiel, à hauteur de 130 milliards d'euros jusqu'à la fin de 2014, après un premier programme de prêts en faveur du pays décidé en mai 2010 qui avait atteint déjà 110 milliards d'euros. L'autre volet porte sur un effacement de la dette de la Grèce détenue par ses créanciers privés, banques et fonds d'investissement. Ils vont finalement accepter une perte de 53,5 %, soit un effort accru par rapport à l'objectif initial, qui était de 50 %.

 

ÉVITER LE DÉFAUT DE PAIEMENT DANS UN MOIS

 

Les pertes réelles dans les comptes des créanciers privés seront supérieures à 70 %, selon un communiqué publié mardi par le comité des créanciers privés de la Grèce. Cet effacement doit permettre de réduire la dette du pays de 107 milliards d'euros : un montant inédit dans l'histoire économique mondiale, qui dépasse de loin la restructuration de la dette de l'Argentine.

La Grèce s'est dite "très satisfaite" du résultat et devrait être en mesure grâce à ce plan de soutien de faire face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et ainsi d'éviter le défaut de paiement. Le gouvernement avait rempli politiquement sa part du contrat en se pliant aux exigences de ses créanciers publics : il a adopté un nouveau plan d'austérité au prix de violentes manifestations dans la rue et de nouvelles turbulences politiques. Un plan d'économies douloureux, de 3,3 milliards d'euros pour cette année, a été adopté, prévoyant notamment une réduction du salaire minimum et une limitation des retraites (...)

 

Commentaire :

 

I) sur l'abus des mots, il s'agit d'une diminution des profits escomptés d'une dette et non d'une perte, et encore moins d'un effacement de la dette ;

 

II) une réduction de salaire minimum, une limitation des retraites permet de tabler comme d'habitude sur l'arrière-pensée : "moins de bouches à nourrir",  plutôt qu'entretenir une saine consommation ;

 

III)  on hallucine de voir quelques têtes pensantes imposer une politique économique à tout un pays ;

 

IV) vu l'avarice des banquiers et des spéculateurs sur l'espace européen et mondial, la question reste quand même posée de monnaies locales avec banques au service de l'économie locale  ; elles encadreraient le change avec des règles strictement définies ;  des expériences sont menées au niveau de territoires communaux et ça marche.

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 18:32

Après la démission de six ministres, le gouvernement a adopté les nouvelles mesures réclamées par la zone euro. Le Parlement doit examiner le texte dimanche soir alors que la pression de la rue augmente.

Les Grecs sont en colère. Plus rien ne les arrête. Armés de banderoles, de haut-parleurs et de drapeaux, des milliers de Grecs se sont rassemblés vendredi place Syntagma, face au Parlement. Fini le temps des quolibets moqueurs, des étudiants aux retraités, tous vocifèrent:«kleftes, kleftes!» (voleurs, voleurs!). Ils menacent directement leurs députés, appelés à se prononcer, dimanche, sur l'adoption des nouvelles mesures d'austérité exigées par les créanciers du pays.

Sous pression de la rue et des partis, les ministres du gouvernement Papademos ont donné leur démission les uns après les autres, vendredi. Après le départ de Giannis Koutsoukos, le vice-ministre du Travail, qui considère que le plan de rigueur est «insoutenable pour les travailleurs», les partis politiques sont en ébullition. Le leader du LAOS, parti d'extrême droite (16 députés sur 300), a retiré son soutien à la coalition nationale. Ses quatre ministres, dont le ministre de la Défense, ont immédiatement démissionné du gouvernement. Le chef du gouvernement tentait en vain de les retenir.

Le gouvernement, réduit après cette vague de démissions, a tenu bon. Il a adopté les mesures supplémentaires demandés par les ministres de la zone euro, vendredi tard dans la soirée. «Il y a eu une approbation unanime» de l'accord , a indiqué le bureau du Premier ministre. selon l'agence de presse Athens News Agency (ANA), le texte a été transmis aux députés. Les chefs des partis du gouvernement de coalition ont appelé samedi leurs troupes à adopter les réformes.

Au lieu d'une simple formalité, le vote au Parlement est plus incertain que jamais. Le déblocage des 130 milliards d'euros par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en dépend pourtant. Mais c'est justement là que le bât blesse. «Ils ne peuvent pas voter notre mort. Sauver la Grèce pour tuer les Grecs avec des salaires de misère!»,scande Katerina, une fonctionnaire de 55 ans, avant d'appeler à la résistance. «Ces politiciens sont responsables de la dette, pas nous. C'est du chantage, on nous manipule. Ils sont à mettre dans le même sac que la troïka!», renchérit-elle.

La police menace le FMI

Dans cette atmosphère très tendue, les représentants de l'UE et du FMI sont devenus la cible privilégiée des manifestants, mais aussi celle de la police. Le syndicat des policiers grecs a lancé un mandat d'arrêt contre la troïka pour motif de «destruction de la cohésion sociale».

Babis Papadimitriou, analyste politique, réfute les rumeurs d'un coup d'État colportées par certains diplomates occidentaux en poste à Athènes, tout en reconnaissant une crise du système. «Le problème politique en Grèce est plombé par deux aspects. D'abord les politiques réalisent que cette fois-ci, ils devront véritablement appliquer les réformes, ensuite dépendants des prochaines élections législatives prévues avant l'été, ils ne veulent pas endosser le coût politique de la rigueur», explique-t-il. Aujourd'hui les partis conservateur et socialiste réunissent leurs comités de direction pour décider de leur position pour le vote de dimanche. Tous les syndicats du pays et les Indignés appellent à un rassemblement au moment du vote, ce même jour.Les capitales européennes sont inquiètes. Leur ultimatum lancé à l'Eurogroupe de jeudi soir a plongé la Grèce dans un chaos à l'issue incertaine.«Laisser la Grèce dans une situation de défaut aurait des conséquences incalculables», a mis en garde Angela Merkel, jeudi, devant les députés du Bundestag, appelés à voter sur le second plan de sauvetage de la Grèce le 27 février.

 

Sur LeFigaro.fr Economie ainsi que le commentaire suivant :

 

Dette Indigne de Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné, éditions Jean-Claude Gawsewitch : qui sont les coupables ? Quelles sont les solutions ?

« Euro-obligations », « règle d'or », « gouvernance européenne », « fédéralisme budgétaire »... la crise de la dette qui ébranle la France et l'Europe donne lieu à une inflation sans précédent de termes économico-financiers dans les médias et dans les discours des dirigeants politiques.
Pour les citoyens, ce vocabulaire, souvent obscur, dissimule une seule et même réalité : un gigantesque mouvement de transfert des dettes privées (en particulier celles des banques) vers les dettes publiques pour essayer de faire payer la facture de la crise aux peuples européens, aux Grecs, aux Irlandais, aux portugais, aux Espagnols, aux Italiens mais aussi à l'immense majorité des habitants de notre pays.

Comment en est-on arrivé à une telle situation ? Sur quoi repose la dette publique ? Quel est le lien entre la dette et les déficits publics ? Qui sont les créanciers des Etats ? Des petits porteurs, des banques, des compagnies d'assurances, des fonds spéculatifs ? Pourquoi les agences de notation font-elles trembler les gouvernements ? Faut-il à tout prix « rassurer les marchés financiers » ? Nos enfants supporteront-ils le poids de cette dette sur « leurs frêles épaules » ? D'autres solutions sont-elles possibles ?

En 10 questions et 10 réponses, les auteurs analysent de manière didactique les mots et les maux de la crise actuelle, décryptent ses causes et ses enjeux et proposent des solutions.

Non ! Les conceptions du FMI, des banquiers, des responsables européens et de Nicolas Sarkozy ne sont pas une fatalité.

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 17:40

Comment l’Equateur s’est libéré de la dette

La dette et la soumission des Etats aux banques qu'elle entraîne n'ont rien d'une fatalité. Plusieurs peuples latino-américains s'en sont affranchis avec succès. C'est notamment le cas de l'Argentine, du Venezuela et de l'Equateur. Nous expliquons ici comment le gouvernement Correa s'y est pris en Equateur pour faire passer la dette de 24 % à 11 % du PIB sans faire payer le peuple.

 

  I ) Lien entre l'arrivée au pouvoir de Correa et la lutte contre la dette illégitime

Pour comprendre la dynamique de l'audit intégral de la dette publique en Équateur, il faut revenir sur le poids qui représentait le service de la dette dans l'économie équatorienne et sur le rôle important que la lutte contre cette dette illégitime a joué dans l'arrivée de Correa au pouvoir.

 

a) La dette Publique en Équateur avant l'audit

La dette publique contractée par les dictatures des années 70 en Équateur (1976-1979) n'a pas cessé de s'accroitre entre 1970 et 2007. Pendant cette période, l'État équatorien a remboursé 172 fois le montant de la dette de 1970 1 mais le volume de cette dette a été multiplié par 53.

Un exemple qui montre l'ampleur du transfert de fonds publics équatoriens vers le système financier privé : entre 1990 et 2007, la Banque Mondiale (à travers la Banque internationale pour la reconstruction et le développement – BIRD) a prêté 1,44 Milliards de US$ à l'Équateur alors que celui-ci lui a remboursé 2,51 Milliards de US$ (transfert net donc d'environ1,07 Milliards de dollars uniquement avec la Banque Mondiale).

Depuis les années 80 et jusqu'en 2005, le service de la dette représentait environ le 50% du budget de l'état (entre 3 et 4 milliards de US$ par an) alors que les dépenses en santé étaient d'environ 4% (autour de 400 millions de US$)2.

Comme en Grèce, la dette a été l'outil du FMI mais aussi de la Banque Mondiale pour imposer les plans d'austérité, les privatisations et les reformes structurelles (qui sont allées jusqu'à modifier la constitution équatorienne à plusieurs reprises). Cela prenait à chaque fois la forme de « lettres d'intention » (sorte de contrat qui fixait la feuille de route des reformes à mettre en place) que l'Équateur signait pour avoir accès à des prêts auprès de ces deux organismes au fur et à mesure que les mesure prévues dans celles-ci devenait effectives.

Évidemment cela a impliqué une énorme instabilité politique liée aux forts mouvements sociaux du pays, le peuple ne voulant pas accepter les différents plans austérité qui se succédaient sans fin, ainsi entre 1997 et 2007 l'Equateur a connu 7 présidents différents (trois renversés par des manifestation populaires: Abdala Bucaram, Jamil Mahauad et Lucio Gutierrez).

A chaque moment de instabilité, le FMI et la Banque Mondiale en profitaient pour restructurer la dette : à plusieurs reprises, la restructuration de la dette s'est faite en souscrivant un nouvel emprunt couvrant la totalité de l'ancienne dette, ce nouvel emprunt ayant des clauses et des conditions chaque fois plus difficiles à assumer par l'Équateur (...)  Profitant ainsi faire signer des nouvelles lettres d'intention (les prix sur le marché secondaire des titres de la dette baissaient à cause de l' instabilité politique).

 

b) L'arrivée au pouvoir de Correa et le lien à la lutte contre la dette

Suite au soulèvement populaire qui a mené à la destitution de Président Lucio Gutiérrez (auto-proclamé le meilleur allié de Bush!!), le 20 avril 2005, un gouvernement de transition se met en place, le vice-président de l'époque, Alfredo Palacio devient alors le nouveau Président de l'Équateur. Rafael Correa est nommé alors Ministre d'économie et des finances.

Très vite il va critiquer les projets de Traité de Libre Commerce (TLC), mais surtout il décide de s'attaquer au FEIREP (Fondo de Estabilización, Inversión y Reducción del Endeudamiento Público – Fond de Stabilisation, Investissement et Réduction de l'Endettement Public). Il s'agit d'un fond mis en place en 2002, sous la pression du FMI, par la « Loi organique de Responsabilité, Stabilisation et Transparence Fiscale ».

Ce fond, destiné à gérer les revenus issus de l'exploitation du pétrole (axe principal de l'économie équatorienne) stipulait que le 70% des revenus pétroliers devaient être destinés au service de la dette publique (paiement de la dette et achat/vente des titres pour maintenir un prix élevé de ceux-ci), 20% devait servir à la stabilisation du prix du pétrole et 10% devait être destiné à l'investissement social.

Correa veut faire changer la loi et mettre 80% des revenus pétroliers au service de l'investissement social (éducation, santé, création d'emplois…) et uniquement 20% au service du paiement de la dette. La Banque Mondiale menace alors de ne plus prêter de l'argent à l'Équateur si une telle loi était votée.

N'ayant pas le soutien du président Palacio, Rafael Correa a préféré démissionner (il n'est resté que quatre mois au gouvernement) que se plier à la Banque Mondiale. Ceci devient le premier pas de la marche qui le mènera jusqu'à la présidence de la République.

II. La Commission pour l'Audit Integral de la dette Publique (CAIC – Comision para la Auditoria Integral del Crédito Publico)

Correa prend ses fonctions le 15 janvier 2007. Il réduit tout de suite le poids du service de la dette dans le budget de l'État à 25% (il était de 47% en 2006). 3 Le 9 jullet 2007, Rafael Corea crée par un décret présidentiel, la Commission pour l'Audit Intégral de l'Endettement Public (Comisión para la Auditoría Integral del Crédito Público –CAIC ).

 

La définition de l' « Audit Intégral » dans ce décret est la suivante:

« Action fiscale orienté vers l'examen et l'évaluation du processus de contractualisation et/ou renégociation de la dette publique, l'usage de ces ressources et l'exécution des programmes et projets avec financement externe, avec le but de déterminer sa légitimité, transparence, qualité, efficacité, efficience, considérant les aspects légaux, économiques, sociaux, de genre, régionaux, écologiques et des nationalités et peuples ».

La commission était conformée par 12 membres issus des mouvements sociaux et des ONG équatoriens et 6 membres issus de campagnes internationales pour l'annulation de la dette du tiers-monde et 4 représentants de l'État (Ministère de « Hacienda », Tribunal des Comptes, Commission anti-corruption et l'administration fiscale).

Cette commission s'est réunie pour la première fois le 23 juillet 2007 et elle a rendu son rapport final au président Correa le 23 septembre 2008 et au public le 20 novembre 2008. L'assemblée constituante, qui se réunit à partir du 30 septembre 2007 travaillera de très près avec la CAIC (Alberto Acosta, présidente de l'assemblée constituante état l'ancien leader du mouvement pour l'annulation de la dette), ce qui aboutira à la rédaction de plusieurs clauses sur la dette publique dans la nouvelle constitution .

L’audit équatorienne a commencé par une enquête sur tous les documents concernant les obligations émises par l’Etat («contrat d’obligations», «contrat d'agence», «contrat de garantie", les fichiers joints, les conditions…).

Cette analyse a mis en lumière de nombreuses clauses illégitimes :

  • Anticipation des échéances pour la totalité des remboursements de la dette en cas de défaut de paiement
  • Révocation de la souveraineté
  • Contrainte du Procureur général à signer dans le sens de la demande des créanciers
  • Contrats empiétant sur les lois et la Constitution du pays
  • Déclaration dans laquelle les parties affirment que le contrat ne viole aucune loi du pays, et qu’en cas d’illégitimité, il ne peut pas être contesté

De plus, en procédant à des simulations de paiement sans intérêt, cet audit a explicité les mécanismes qui génèrent la dette publique.

D’autre part, l’audit de la dette a dévoilé instrumentalisation juridique de la nation au profit des banques privées.

Ainsi la loi de « responsabilité fiscale » avait permis de donner le privilège du paiement de la dette publique avant toute autre dépense publique, limitant ainsi toute dépense sociale et ne fixant aucune limite pour le cout de la politique monétaire. »

Le rapport de la commission juge que la totalité de la dette commerciale de l'Équateur est illégale et/ou illégitime. Ainsi, à partir de novembre 2008 Rafel Correa suspend le paiement d'une grande partie de la dette (il se déclare en « default », c'est à dire moratoire pour tous les bonds Global 2012 et Global 2030 qui représentent le 85% de sa dette commerciale).
Au total, Le gouvernement équatorien refuse de payer le 70% des bonds de la dette équatorienne, jugés illégitimes. Leur valeur va alors chuter d'environ 80% dans le marché secondaire. L'équateur va alors utiliser 800 millions de US$ pour acheter des bonds pour 3 Milliards de sa propre dette (cela signifie pour le pays une économie totale de 7 Milliards de US$).

En 2006, la dette publique externe était de 10,2 Milliards de US$ et représentait le 24% du PIB. En mars 2010 son montant était de 8,68 Milliards de US$, ce qui représentait le 15% du PIB. Selon, Piedad Mancero, économiste membre de la CAIC, les prévisions pour le service de la dette en 2011 seraient de 11,7% du budget de l'État (le budget 2011 est 23,9 Milliards de US$).

Aujourd'hui l'Équateur n'a plus recours au marché international de la dette dont les agences de notation lui ont coupé l'accès. C'est pour cette raison que l'Équateur est un des moteurs principaux de la Banque du Sud et la nouvelle architecture financière qu'elle propose. La construction d'une nouvelle intégration Régionale Latino-américaine est la seule perspective possible pour que l'Équateur ne voit pas revenir les dangers de l'endettement à nouveau.

 

Source :  Front de Gauche

 


 

1 Dette publique extérieure en 70: 195 Millions US$ – Source: Banque Mondiale (Global Development Finance 2007)
2 Dette publique externe en 3 juillet 2007: 10,4 Milliards US$ – Source Ministère Économie et Finances Équatorien, Willian Hugo Arias Palácios, coordinateur de l'Audit sur a dette Commerciale de l'Equateur (dans film documentaire « Debtocracy »)
3 Rapport de la Commission pour l'Audit Integral de la Dette Publique (CAIC)

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 00:00

 

     A chacun, meilleurs voeux pour 2012, bonheur, santé, réussite.

 

 

     Et pour tous, le voeu de changement de repères économiques.

 

 

 

L'idée de ce dernier souhait nous est venue à la lecture de deux articles récemment parus ;   le premier dans M6 Actualités, le second dans le journal Le Monde Economie daté 10 janvier 2012

 

 

Les voici :

 

I)

La dirigeante de la première économie européenne [Angela Merkel], qui a fait un pas vers la récession en annonçant une baisse de son Produit intérieur brut au dernier trimestre, a souligné son "grand respect pour la vitesse à laquelle (les) réformes ont été menées" en Italie.

 

"Je crois que tant la substance de ces réformes que leur rapidité vont renforcer l'Italie et améliorer ses perspectives économiques", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse commune.

 

Rome a notamment durci en décembre le régime des retraites et mis sur les rails de nombreuses hausses d'impôts, à l'instar des réformes qui ont permis à l'Allemagne de renforcer sa compétitivité ces dernières années.

 

La chancelière a tenté de trouver les mots pour conforter les Italiens sur leur trajectoire de rigueur, tout en s'affichant modeste et en refusant d'endosser le rôle de modèle : tous les pays d'Europe ont à apprendre les uns des autres, a-t-elle notamment expliqué.

 

"Si les Italiens ne voient pas dans un avenir proche de résultats tangibles de leur disposition à économiser et à réformer, un mouvement de protestation contre l'Europe va voir le jour en Italie, dirigé aussi contre l'Allemagne, considérée comme meneur de l'intolérance au sein de l'UE, et contre la Banque centrale européenne", avait prévenu M. Monti mercredi matin dans une interview à la presse allemande.

 

L'agence de notation financière Fitch vient de qualifier la situation de l'Italie d'"explosive" et a pressé les Européens d'ériger un "pare-feu" crédible autour du pays, qui croule sous les dettes.

 

M. Monti espère que son plan d'économie permettra de rassurer les marchés qui continuent à exiger des taux d'intérêt proches de 7% sur la dette à dix ans jugés insoutenables à terme pour le pays surendetté. "J'espère que la bonne conduite politique va se muer en taux d'intérêt raisonnables", a déclaré mercredi le chef du gouvernement italien.

 

L'Italie "ne présente pas de danger de contagion" a affirmé M. Monti qui pouvait s'appuyer sur des chiffres encourageants publiés le matin même: le déficit public de l'Italie a reculé à 2,7% du PIB au troisième trimestre 2011, son plus bas niveau depuis la fin 2008.

 

L'Allemagne affiche un résultat encore plus spectaculaire, avec un déficit de 1% l'an dernier.

 

Mais la première puissance économique de la zone euro émet aussi des signaux inquiétants: si elle a enregistré une croissance vigoureuse de 3% en 2011, le moteur européen a calé en fin d'année, le PIB allemand reculant de 0,25% au dernier trimestre.

 

Cela devrait marquer le retour de la zone euro dans la récession, après une croissance atone de 0,1% au troisième trimestre, selon des chiffres révisés en baisse mercredi.

 

En Grèce notamment, toujours l'épicentre de la crise, la situation économique s'est encore dégradée ces derniers mois.

 

"Cela peut avoir des répercussions sur la viabilité de la dette grecque", selon une source proche des négociations en cours entre Athènes et ses créanciers, qui laisse entendre que la décote demandée aux créanciers privés pourrait s'avérer supérieure aux 50% fixés à l'automne.

 

Bruxelles avait fait savoir mardi que les négociations entre Athènes et les banques pour qu'elles effacent au moins la moitié de la dette grecque qu'elles détiennent étaient en passe d'aboutir.

 

De l'issue de ces tractations et de la mise en oeuvre par le gouvernement grec des programmes d'austérité exigés par ses bailleurs de fonds internationaux, les Européens et le FMI, dépendra le versement des prochaines aides financières dont la Grèce a besoin pour éviter la faillite.

 

La situation dans le pays a certainement été au coeur des discussions menées mercredi à Paris entre la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde et le président français Nicolas Sarkozy, sur lesquelles rien n'a filtré.

 

Pour tenter d'endiguer la crise, les Européens s'attellent à concrétiser leur projet de renforcement de la discipline budgétaire. Mais le dernier projet de pacte, obtenu par l'AFP, fait plusieurs concessions aux adversaires d'une ligne "dure" à l'allemande.

 

Les prérogatives punitives de la Cour de justice et de la Commission européennes ont été limitées. Et surtout, conformément à une exigence italienne, il n'est plus question que les nouvelles sanctions financières quasi-automatiques contre les pays s'appliquent aussi lorsque la dette publique dérape par rapport au seuil maximal de 60% du PIB. La dette de l'Italie représente environ 120% de son PIB.

 

 

Le second -dont vous lirez un extrait est en lui-même une réponse au précédent, auteur, Paul Jorion :

 

II)

(...)Or le principe du pacte, et de la "règle d'or" que l'on en tire, recèle une erreur grossière. Qu'est-ce qu'un budget équilibré ? Un budget où les dépenses n'excèdent pas les recettes.

 

Pourquoi ne pas exprimer alors la santé d'un budget national en ces termes-là ? 102% de dépenses par rapport aux recettes : le pays connaît un déficit de 2 % ; 97%, et il s'agit au contraire d'un excédent de 3%.

 

Pourquoi comparer les pommes des dépenses aux poires du PIB, plutôt que les pommes des dépenses aux pommes des recettes ?

 

Le PIB d'une nation, mesure de sa vitalité économique, serait-il un meilleur substitut de ses recettes... que ces recettes elles-mêmes ? Ce serait peut-être le cas si les grandes fortunes n'avaient trouvé le moyen d'éviter l'impôt par l'évasion ou l'"optimisation" fiscale, et si les grandes entreprises n'échappaient pas à la fiscalité en tirant parti de législations complaisantes.

 

 ARTIFICE ABSURDE

 

Pourquoi a-t-on inventé l'artifice absurde de comparer les dépenses d'une nation à son PIB plutôt qu'avec ses recettes ?

Ecoutons ce que dit de son origine Guy Abeille, haut fonctionnaire chargé de mission à la direction du budget du ministère des finances, et concepteur de l'indice (Guy Abeille, "Pourquoi le déficit à 3 % du PIB est une invention 100 % française", La Tribune, 1er octobre 2010) : "La bouée tous usages pour sauvetage du macro-économiste en mal de référence, c'est le PIB : tout commence et tout s'achève avec le PIB, tout ce qui est un peu gros semble pouvoir lui être raisonnablement rapporté. Donc, ce sera le ratio déficit sur PIB. Simple, élémentaire même, confirmerait un détective fameux. Avec du déficit sur PIB, on croit tout de suite voir quelque chose de clair." Et M. Abeille d'ajouter, à propos du seuil de 3 % qu'il proposa pour le déficit annuel en points de PIB : "C'est bien, 3 %. (...) 1 % serait maigre, et de toute façon insoutenable. (...) 2 % du PIB aurait quelque chose de plat, et presque de fabriqué. Tandis que 3 est un chiffre solide ; il a derrière lui d'illustres précédents (dont certains qu'on vénère)."

La formule de la règle d'or implique qu'aussitôt que le coupon moyen de la dette souveraine d'une nation dépasse le taux de croissance de son économie, le rapport dette/PIB se dégrade inéluctablement.

Or les politiques d'austérité mal avisées des dirigeants européens ont un impact négatif sur la croissance, augmentant le risque de dégradation de la notation de la dette souveraine de leur pays, et provoquant l'effet de ciseaux redouté, puisque d'un côté le taux de croissance baisse, tandis que, de leur côté, les taux exigés par le marché des capitaux pour la dette émise montent.

La règle d'or censée garantir aux Etats un budget équilibré, que l'Allemagne a eu la naïveté d'inscrire dans sa Constitution et tente d'imposer aujourd'hui à ses partenaires européens, n'est - on l'a vu - rien d'autre qu'une blague de potache. C'est en son nom pourtant que l'on malmène aujourd'hui la démocratie en Europe et qu'on assassine sa monnaie commune.

 

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 18:23

sur LeFigaro.fr

Le nouveau gouvernement grec, qui a prêté serment vendredi, compte dans ses rangs un ministre d'extrême droite. Une première depuis 1974.

Le nouveau gouvernement grec de coalition formé par le premier ministre Lucas Papademos, qui a prêté serment vendredi en fin d'après-midi lors d'une imposante cérémonie d'intronisation à la résidence présidentielle, marque l'entrée au pouvoir dans le pays de l'extrême droite. Une première depuis la chute de la dictature des Colonels, en 1974.

Makis Voridis, avocat de 47 ans issu de l'organisation de jeunesse du parti d'extrême droite Epen, créé après le régime militaire et longtemps proche du Front national français de Jean-Marie Le Pen, a été nommé ministre des Transports, tandis qu'Adonis Georgiadis, notamment co-éditeur d'un pamphlet antisémite, accède au secrétariat d'Etat au développement et à la Marine marchande.

 

Tous deux sont aujourd'hui des députés du parti Laos (Alerte orthodoxe populaire) dirigé par Georges Karatzaferis. Lorsqu'il a été créé en 2000, ce parti est venu occuper un vide dans le paysage politique qui ne comptait alors aucune formation d'extrême droite. À coups de slogans xénophobes et antisémites, il a d'abord engrangé des succès lors d'élections municipales (13,7% des voix à Athènes-Le Pirée dès 2002) et régioanles (à l'époque, quatre néo-nazis étaient présents sur la liste de Georges Karatzaferis).

À la faveur d'une quête de respectabilité, le Laos est parvenu en 2007 à franchir aux élections législatives le seuil de 3% des voix lui ouvrant les portes du parlement. Un succès qu'il a reproduit au scrutin de 2009 où il a obtenu 5,63% des suffrages. Il compte aujourd'hui 16 députés. Hétéroclite et opportuniste, le Laos n'en reste pas moins figé sur un nationalisme intransigeant. En 2010, lors du débat sur l'adoption d'un projet de loi assouplissant la législation sur les immigrés, il avait dénoncé haut et fort un risque d'«invasion» étrangère et défendu «l'homogénéité» du pays.

Les trois conditions de l'extrême droite

Depuis le début de la crise grecque, le Laos a tenté de s'afficher en partenaire politique responsable allant jusqu'à approuver, seul avec les députés socialistes, le premier plan de sauvetage international de la Grèce accordé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en mai 2010. Ce plan avait décidé l'octroi de 110 milliards d'euros en échange de mesures de rigueur et de réformes d'assainissement budgétaire. Laos s'est toutefois opposé au nouveau plan, élaboré à Bruxelles fin octobre, que l'exécutif aura pour mission de ratifier et de mettre en œuvre.

Georges Karatzaféris avait fixé trois conditions pour une participation de sa formation au nouveau gouvernement : l'arrêt des réductions de salaires et de retraites, le maintien de la souveraineté nationale et la suspension des privatisations. Georges Karatzaféris s'était également opposé à la nomination de Philippos Petsalnikos, président socialiste du parlement grec, au poste de premier ministre, lui préférant l'ancien gouvernement de la Banque de Grèce, Lucas Papademos.

Une équipe resserrée

La nouvelle équipe de Lucas Papademos compte au total 17 ministres, dont 14 de la majorité de gauche. Douze ministres socialistes sortants sont ainsi maintenus à leurs postes, dont Andréas Loverdos, Anna Diamantopoulou et Georges Papaconstantinou aux ministères sensibles, au vu des réformes en cours, de la Santé et de l'Education, et de l'Environnement-Energie. Le ministère grec des Finances reste ainsi dans les mains d'Evangélos Vénizelos, poids-lourd socialiste.

Deux conservateurs font également leur entrée dans ce gouvernement resserré, chargé de rassurer les marchés financiers sur la cohésion du pays à l'approche d'élections législatives anticipées en février 2012. Dimitris Avramopoulos décroche le portefeuille de la Défense tandis que l'ex-commissaire européen Stavros Dimas, devient ministre des Affaires étrangères. Ce dernier, âgé de 70 ans, est vice-président de la Nouvelle Démocratie, le principal parti d'opposition qui s'est rallié dimanche à l'idée de participer à ce gouvernement de coalition pour sauver la Grèce de la faillite.

Vendredi, Nicolas Sarkozy s'est dit certain que le nouveau premier ministre grec «aurait à cœur» de faire le nécessaire pour ancrer son pays dans l'Europe. «La France, amie de la Grèce, continuera à lui apporter son soutien et son assistance pour mener à bien les réformes qui permettront à votre pays de retrouver le chemin de la compétitivité et de la croissance», a assuré le président de la République.

 

 

Commentaire:

 

Des conditions économiques difficiles qui amènent au pouvoir l'extrême droite dans un pays, c'est vraiment inquiétant.

 

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 18:50

Le référendum grec n'aura pas lieu.

 

Mais Michel Feher, philosophe et président de l'association Cette France-là a écrit sur les référendums islandais de mars 2009 et d'avril 2010 (dans un article sur les "indignés"  paru dans le journal Le Monde daté vendredi 4 novembre 2011, page 21 dans Décryptages Débats) :

 

"(...)

En ces deux occasions, le président de la République d'Islande a lui aussi exigé que son peuple se prononce sur les termes d'un accord relatif à l'apurement d'une dette. En l'occurrence, il s'agissait d'accepter ou de refuser les conditions de remboursement d'un emprunt souscrit à la suite de la faillite frauduleuse de la banque Icesave. Bravant les menaces de rétorsion proférées par les créanciers, le chef de l'Etat islandais a donc permis à ses concitoyens de dire non à deux reprises. Quant aux représailles promises, force est de constater que les prêteurs ont considéré qu'elles étaient plus risquées qu'une retraite en rase campagne. Bien plus, à la différence du Portugal, de l'Espagne et de la Grèce, l'Islande a conservé la même note depuis 2009, chez Moody's comme chez Standard & Poor's : preuve que les marchés vivent aux dépens de ceux qui les écoutent. (...)"

 

Une belle leçon à retenir pour les citoyens que nous sommes.

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 14:29

sur LeParisien.fr

 

"(...) La décision de Georges Papandréou a semé la panique mardi. Les valeurs bancaires ont été en première ligne : les investisseurs redoutent désormais un défaut de paiement de la dette grecque.

 


«Déterminé» à faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce, le couple franco-allemand souhaite qu'une «feuille de route» soit rapidement mise en place. Ce mercredi à Cannes, à la veille du G20, et se retrouvent dans l'après-midi pour une réunion de consultation avec les institutions européennes et le FMI puis avec les autorités grecques.

A Athènes, le Premier ministre grec persiste dans son intention d'organiser un référendum début 2012.

 

Vendredi, le Parlement se prononcera sur ce texte, un vote de confiance» auquel croit Georges Papandréou. Un vent de dissidence semble pourtant se lever dans les rang du Pasok, le parti socialiste du Premier ministre.

Par ailleurs, la  Grèce a annoncé mardi un changement de tout son état-major militaire (le chef d'état-major des armées, les chefs d'état-major de l'armée de Terre, de la Marine et de l'Armée de l'air) et a déchargé de leurs fonctions une douzaine d'officiers de l'Armée et de la Marine. Officiellement, ces changements étaient programmés et n'ont pas de lien avec la crise politique qui pourrait entraîner la chute du gouvernement.

14 heures. Le porte parole des députés PS prend la défense de Papandréou. «On ne peut pas dire que la forme soit exemplaire mais c'est secondaire. Sur le fond, M. Papandréou s'est aperçu à son retour en Grèce qu'il avait beaucoup de difficulté à faire passer dans l'opinion publique ce qu'il avait négocié de bonne foi comme étant le seul espace qu'on lui avait donné pour sortir la Grèce de la crise», déclare le porte-parole des députés socialistes, Alain Vidalies.

13h38. Merkel fait de l'humour. «Nous apprécions tout le monde, les Turcs comme les Grecs, (....) quand ils se montrent raisonnables», a lancé en plaisantant la chancelière allemande Angela Merkel à quelques heures d'une rencontre avec le Premier ministre grec Georges Papandréou. Elle s'exprimait à l'occasion du 50e anniversaire de l'accord germano-turc sur les travailleurs immigrés, à Berlin, aux côtés du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.(...)

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 06:15

 

(...) L'Union européenne a décidé mardi soir d'interdire des instruments financiers hautement spéculatifs, appelés contrats "CDS à nu", utilisés sur les marchés pour parier sur le défaut de paiement des Etats et accusés d'avoir amplifié la crise. Un accord de principe en ce sens a été conclu entre le Parlement et les représentants des gouvernements européens, à l'issue de longues tractations, a indiqué un porte-parole de la présidence polonaise de l'UE.

 

 

 

(...) Les CDS (credit default swaps) sont des contrats de couverture contre le risque de défaut de paiement d'une entreprise ou d'un pays. Les CDS souverains s'appliquent à la dette des Etats: ils agissent comme des contrats d'assurance dont le paiement est déclenché en cas de faillite d'un pays. Dans le cas de CDS souverains "à nu", ces assurances s'échangent sans que les investisseurs détiennent des titres de dette correspondant, ce qui signifie qu'ils bénéficient de l'assurance, sans le risque. Le prix des CDS à nu a donc tendance à monter lorsque le marché spécule sur le risque de défaut de l'Etat concerné. (...)

 

extraits de TF1 NEWS

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 15:52

Information sur REUTERS

 

par Matthieu Protard

 

 

PARIS (Reuters) - L'évaluation par Moody's de la perspective stable du "triple A" de la France illustre qu'à la différence de 2008, l'Etat français dispose actuellement d'une marge de manoeuvre étroite pour aider son système bancaire à se recapitaliser afin de surmonter la crise de la dette en zone euro.

 

 

Alors que les dirigeants européens travaillent à un plan de recapitalisation du secteur bancaire du Vieux continent, l'agence de notation indique en effet qu'une intervention publique dans le système bancaire français sera un des éléments qu'elle prendra en compte pour évaluer la perspective de la note de la France dans les trois mois qui viennent.

 

 

Dans cette perspective, un nouveau dispositif de recapitalisation publique des banques et de garanties d'Etat au refinancement, tel que celui mis en place à l'automne 2008, paraît, selon les analystes, difficilement envisageable, sauf à mettre en péril la note de la France qui participe déjà au nouveau sauvetage de la banque franco-belge Dexia.

 

Après la faillite de Lehman Brothers, le gouvernement avait mobilisé une enveloppe globale de 360 milliards d'euros dont 320 milliards d'aide à la liquidité via la Société de financement de l'économie française (SFEF) et 40 milliards pour le renforcement des fonds propres via la Société de prises de participation de l'Etat (SPPE).

 

 

"Le message de Moody's revient à dire que la France ne peut pas aider son secteur bancaire", commente Alex Koagne, analyste financier chez Natixis. "C'est une manière de dire : 'si vos banques doivent être recapitalisées, elles devront le faire sur les marchés'. C'est l'interprétation que j'en fais."

 

 

"Si on parle de renflouement des banques avec garanties de refinancement comme en 2008, là il y aura un problème de notation pour la France", prévient aussi Christophe Nijdam, analyste chez Alphavalue.

 

 

DÉGRADATION PAR RICOCHET

 

 

Pour rassurer les marchés sur la solidité du système bancaire européen, le gouvernement français demande en priorité aux banques de se recapitaliser par leurs propres moyens en mettant davantage de bénéfices en réserve ou en sollicitant des capitaux privés, une intervention publique n'étant pour le moment envisagée qu'en ultime recours.

 

S'alignant sur la position de l'Allemagne, Paris a de surcroît exclu toute intervention du Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour aider les banques.

 

 

Certains analystes se demandent toutefois si l'Etat ne devrait pas intervenir pour soulager les tensions qui règnent sur le marché du financement bancaire.

 

 

"C'est dangereux dans la mesure où le marché interbancaire est aujourd'hui fermé. Peu de banques peuvent émettre", réagit encore l'analyste de Natixis à l'annonce de Moody's. "Cela ajoute de la pression et je ne sais pas dans quelle mesure cela pourrait obliger l'Etat français à relancer la SFEF."

 

 

La menace qui pèse sur le "triple A" de la France devient dans le même temps une menace aussi pour les notes des banques françaises dans la mesure où une dégradation de la France entraînerait une dégradation des notes bancaires, avec pour conséquence un nouveau renchérissement des coûts de financement.

 

 

Comme le montre le rapport de Standard & Poor's de vendredi sur le secteur bancaire français, les agences de notation prennent également en considération la capacité d'aide public des Etats pour évaluer et attribuer les notes de crédit des établissements bancaires.

 

 

"La conséquence d'une dégradation de la note de la France serait le risque d'un renchérissement du coût de financement pour l'Etat et les banques", résume Alex Koagne, chez Natixis.

 

 

La pression sur les banques françaises sera d'autant plus forte qu'elles ont déjà vu leur coût de financement augmenter avec la crise de liquidité qui sévit depuis l'été.

 

 

Déjà dégradées par les agences de notation, les banques françaises sont toujours vues comme étant vulnérables en raison de leur structure de financement.

 

 

"Après avoir correctement géré la crise après Lehman Brothers, on s'est peut-être un peu trop reposé sur nos lauriers", souligne un ancien banquier parisien, reconnaissant que les banques françaises avaient tardé à tirer tous les enseignements de la crise financière de 2008.

 

 

Fitch a placé jeudi dernier sous surveillance négative les notes de crédit long terme de BNP Paribas, du Crédit agricole et du Crédit mutuel.

 

 

L'agence Moody's a quant à elle prolongé mi-septembre l'examen des notes de BNP Paribas mais déclassé celles du Crédit agricole et de la Société générale.

 

 

Edité par Jean-Michel Bélot

 

Commentaire :

 

On se réjouit qu'il n'y ait pas cette fois d'aide publique et qu'elles soient renvoyées dos à dos.

 

A elles de trouver des solutions.

 

Si elles continuent à ne pouvoir survivre que grâce à la spéculation, elles vont finir par mourir dans un monde de bulles financières !

 

Quant aux agences de notation, elles se bouffent le nez entre elles...

 

 

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