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Ils sont nombreux à avoir reçu un avis d'imposition pour régler la cotisation foncière des entreprises (CFE), qui remplace la taxe professionnelle. Cette cotisation, fixée par les communes, est en effet calculée non pas en fonction du chiffre d'affaires déclaré, mais sur la base de la valeur locative du lieu de travail des autoentrepreneurs, même s'il s'agit, dans la plupart des cas, de leur domicile.
Résultat : ils se retrouvent à payer une taxe, alors même qu'ils n'ont pas réalisé de chiffre d'affaires, d'autres devant payer une cotisation bien trop élevée, sans rapport avec leur niveau d'activité.
Du coup, nombreux sont ceux qui hésitent à maintenir une activité sous ce statut, le ministère de l'Économie ayant décidé de plancher en urgence sur le problème pour trouver une solution. Depuis sa naissance début 2009, le statut d'auto-entrepreneur fait la fierté du gouvernement en permettant aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de développer une activité à titre principal ou complémentaire pour accroître leurs revenus, avec des démarches simplifiées et un régime fiscal avantageux.
Malgré les critiques des artisans, il a nettement dopé la création d'entreprises ces deux dernières années en France : plus de la moitié des 600 000 créations enregistrées en 2009 sont le fait d'autoentrepreneurs. Dans notre région, l'année 2010 aura enregistré près de 30 000 nouveaux créateurs, dont près de la moitié en régime d'auto-entrepreneurs. Le chiffre moyen du revenu déclaré par ce chef d'entreprise d'un genre nouveau était de 6 300 E en 2009, la moitié des autoentrepreneurs n'ayant pas déclaré le moindre revenu l'an passé, tendance reconduite cette année.
Pour l'heure, la CFE ne concerne, en théorie, que les autoentrepreneurs inscrits au 1er janvier 2010, non exonérés de par leur activité et n'ayant pas opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire, ceux-là bénéficiant d'une exonération de trois ans.
Ce prélèvement forfaitaire est possible pour ceux dont le revenu de référence du foyer fiscal est inférieur à 25 926 E par part (en 2008).